Cet article fait suite à « Les méthodes de gestion de projet : un bien ou un mal ? »
(https://www.linkedin.com/pulse/les-méthodes-de-gestion-projet-un-bien-ou-mal-jean-dolivo/) et traite du fondamental ‘Objectif et finalité’.
La fascination du ‘comment’
Mettez 3 personnes autour d’une table pour parler d’un nouveau projet : après 5 minutes de périphrases, elles sont plongées dans le ‘comment’ ! Ne faudrait-il pas utiliser la nouvelle technologie xyz, ou la méthode abc ?
C’est mettre la charrue avant les bœufs que de discuter du ‘comment’ alors qu’on ne s’est pas mis d’accord sur le ‘quoi’ du projet.
Le ‘quoi’ avant le ‘comment’
Le sempiternel acronyme SMART, un peu fastidieux à force de le répéter comme un talisman, contient au moins une lettre essentielle : M comme ‘mesurable’.
Encore que tout n’est pas mesurable. Ce qualificatif convient à un objectif quantitatif. Que dire alors d’un objectif de nature qualitative ? On pourrait dans ce cas substituer au mot mesurable l’adjectif ‘observable’.
L’important est d’avoir précisément décrit les critères d’acceptation du résultat final du projet, faute de quoi la porte sera grande ouverte pour des divergences sur le succès du projet. Toute ambiguïté sur ces critères, particulièrement entre sponsor et chef de projet, donnera immanquablement lieu à l’issue du projet à un questionnement sur l’atteinte de son objectif, en général d’ailleurs au détriment du chef de projet.
Le ‘pourquoi’ donne son sens au ‘quoi’
Sans finalité, le projet manque grandement de sens. Et c’est ce sens qui donne sa légitimité au projet, qui motive les parties prenantes impliquées et qui aide à choisir le ‘bon’ projet. ‘Do the right things‘ d’abord, ‘do things right’ ensuite. Efficience avant efficacité.
Lorsque l’on veut être sophistiqué, on parle de ‘business case’. Plus simplement, on doit trouver dans cette notion la valeur ajoutée qui sera générée par le projet après sa conclusion.
Il y a parfois confusion entre résultat du projet et finalité. S’il s’agit de quelque chose qui se matérialise à la fin du projet, cela concerne le résultat. Si l’élément en question devient tangible après la fin du projet (souvent un ou deux ans plus tard), cela relève de la finalité.
Je suggère que cette valeur ajoutée soit reflétée dans le nom du projet. Plutôt que
‘Z 283a’, ou ‘turbo-propulseur à biréfraction’, considérer quelque chose comme ‘augmentation de la profitabilité’ ou ‘développement de l’autonomie des collaborateurs’ pour le nom du projet.
En conclusion
La bonne formulation de l’objectif est essentielle pour le succès du projet. Celle-ci doit impérativement contenir :
- La finalité du projet :
Valeur ajoutée, impact du projet, bénéfice, une fois le résultat mis en œuvre - Le résultat (ou livrable) final du projet avec ses critères d’acceptation
ce qui sera livré à la fin du projet (‘photo-finish’) avec des critères mesurables (ou observables) pour l’acceptation du résultat final, agréés par les parties prenantes principales